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Le Togo et la Russie franchissent un nouveau cap dans leur coopération bilatérale avec la ratification prochaine d’un accord-cadre de coopération militaire, alors que la commission législative du gouvernement russe a validé, mardi 22 juillet, le projet de loi y afférent, a-t-on appris le jeudi 24 juillet 2025. Signé il y a quelques mois, cet accord prévoit plusieurs volets : exercices militaires conjoints, formation des forces togolaises, échange de renseignements sécuritaires, et prise en charge médicale gratuite en cas d’urgence pour les personnels militaires. « L’accord est de nature cadre et prévoit l’octroi d’une aide médicale : la partie hôte s’engage à fournir gratuitement une assistance médicale d’urgence à l’autre État-partie », a précisé Vladimir Grouzdev, président de l’Association des juristes de Russie, cité par l’agence de presse officielle russe. Pour Lomé, cet engagement stratégique intervient alors que le nord du pays, notamment la région des Savanes, est confronté à une recrudescence d’attaques jihadistes. Ce partenariat militaire est perçu comme une réponse pragmatique à l’insécurité croissante. En attente de ratification du côté togolais, l’accord s’inscrit dans un changement d’équilibres géopolitiques en Afrique de l’Ouest, marqué par le déclin de l’influence occidentale – notamment française et américaine – et une montée en puissance de la Russie, qui renforce ses positions dans la région par des accords similaires conclus avec la Centrafrique, le Cameroun ou encore São Tomé-et-Príncipe. Si certains observateurs y voient une stratégie de renforcement de la souveraineté sécuritaire togolaise, d’autres s’interrogent sur les conséquences d’un tel réalignement vis-à-vis de la CEDEAO, dont le Togo demeure un acteur-clé, notamment comme corridor commercial stratégique et pôle diplomatique modérateur dans la sous-région. Le président Faure Gnassingbé, fidèle à une politique extérieure multipolaire, poursuit ainsi une diversification des partenariats sécuritaires, misant sur les atouts logistiques du Togo, notamment le port autonome de Lomé, pour se positionner dans une Afrique de l’Ouest en pleine recomposition géopolitique. KM

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